Eden H. Wolf - be aware, I'm coming...

EDEN H. WOLF

« Be aware, I'm coming... »

PSYCHOLOGICAL CONFESSIONS

Je ne suis pas sûre que vous compreniez. Alors je vais vous dire une seule chose : laissez-moi tranquille. Je n'ai pas besoin de vous. Ça a été assez dur de perdre ma mère brusquement, mais j'ai appris à vivre avec. Si vous voulez vraiment me connaître, je me définis simplement. Fidèle, distante, silencieuse, froide, efficace. Je n'ai besoin de personne. Mais je suis profondément attachée au Clan qui m'a recueilli. Je lui dois tout. Mais je reste profondément indépendante et libre. Faut pas me chercher quand je suis seule. La description physique, pour les curieux, tout aussi simple. Grande, fine, souple. Banale. Longs cheveux noirs jais, yeux bleus. Ne supporte pas le contact charnel. Ne me touchez pas. Je ne le supporte pas. Et je sais me défendre. Je suis très habile au couteau, je ne me promène jamais sans deux ou trois poignards dans ma lourde ceinture. Mes vêtements sont banals aussi. Pantalon en toile kaki, t-shirt gris ou noir, bottes confortables. Perdue entre milles. Mais si vous me cherchez, je ne serai plus une parmi d'autres. Je serai l'ombre qui vous traque. Be aware, I'm coming...

HISTORY OF MY LIFE

War. C'est comme ça qu'on l'a appelée dans mon pays. War. Aucun autre nom, aucun adjectif, aucun déterminant. War. La guerre à l'état pur. La destruction systématique et organisée de son adversaire. Non. De son ennemie. Nous les anglais. Nous étions les ennemies des autres. War began. Les bombes qui pleuvent, les pans de murs qui s'écroulent, les gens qui crient. A la guerre comme a la guerre. J'ai été conçue au milieu des débris, ma mère plaquée contre le sol, une main sur la bouche, mon père empressé, juste pour des miettes de plaisir grappillées sur une femme ou une autre. Mon père... je me demande si je ne suis pas la sœur de centaines de personnes aujourd'hui mortes ou en Angleterre. J'ai vu le jour dans une banlieue londonienne, un hôpital pour mutilés. Avez-vous déjà joué sur des ruines ou stagnent des corps blanc et gonflés par le gaz ? Je m'amusais à ramasser leurs chapeaux pour m'en faire des coiffes. Même après sa grossesse, ma mère est restée une source attrayante. J'ai eu deux frères, deux jumeaux, qui n'ont pas survécus. Nous vivions dans un vieux camions, avec un salon et une chambre aménagés, et même une vieille bassine pour nous laver. C'était le luxe. Nous ne sortions guère. Ma mère m'enseignait tout ce que j'aurais dû apprendre à l'école, si tout avait été normal. Et la guerre continuait, dehors, toujours et encore. Un jour, elle est sortie pendant deux jours. Pas de quoi s'inquiéter, je savais où étaient les provisions. Elle est revenue tout souriante, en disant que nous partions pour un grand voyage. The great travel. L'avion rouillé nous a aspiré dans le ciel. J'ai dormi toute la traversée, sous calmants, il ne fallait pas que je cries, pour ne pas nous faire remarquer dans la soute. L'arrivée aux Amériques. La reconstruction du monde. Je croyais ce qu'elle disait, que tout irait bien maintenant. Se faire tuer pour un sac en chiffons, c'est minable. C'est ridicule. Après tout ce qu'elle avait fait. Les Clans recrutaient, j'ai pris le premier venu. Magellan. Comme celui qui avait fait le tour du monde. War has ended.